Les conditions pour résider dans un pays mécréant et le jugement concernant les faibles qui y résident | Le site officiel du Cheikh Mohamed Ali FERKOUS
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Samedi 11 Chawwâl 1445 H - 20 avril 2024 G

Fatwa n° 1124

Catégorie : Fatwas relatives au Dogme – L’alliance et le désaveu

 

Les conditions pour résider dans un pays mécréant et le jugement concernant les faibles qui y résident

 

Question :

Est-ce que le fait de résider dans les pays mécréants dépend seulement de la capacité du musulman à pratiquer sa religion et à manifester les rites de l'Islam, ou existe-t-il d'autres conditions ? Et au cas où l'émigration est obligatoire, incombera-t-il aux musulmans qui sont de souche française de la faire, en prenant en considération la difficulté de se déplacer d'un pays à un autre et les complications administratives qui en résultent ? Merci.

 

Réponse :

Louange à Allâh, Maître des Mondes. Paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

Le fait de voyager vers les pays mécréants ou d'y résider ne peut être que temporaire et pour un besoin, que ce soit pour la prédication, le commerce ou tout autre but licite. Il est une condition que l'individu ne craigne rien pour sa religion et puisse manifester les rites de l'Islam de façon complète, sans crainte ni opposition. Fait partie de ces rites : l'aspect extérieur, comme la tenue vestimentaire et autre. Il est également une condition de pouvoir pratiquer l'alliance et le désaveu, en détestant le polythéisme et la mécréance et leurs adeptes, sans éprouver aucun amour à leur égard. Ne pas les prendre, aussi, comme alliés, ni les aimer, ni leur ressembler dans ce qui leur est propre, ni participer à leurs fêtes, ni les féliciter pour celles-ci, ni les glorifier, …etc. En d'autres termes plus succincts : ne pas être en accord avec eux ni intérieurement ni extérieurement.

Quant à l'individu qui est impuissant, qu'il soit musulman d'origine ou converti, qu'il soit un homme ou une femme, qui ne peut émigrer pour des raisons de santé, ou pour des raisons administratives, politiques ou géographiques qui l'empêchent d'accomplir Al-Hidjra (l’émigration) qu’il ne peut faire à cause de son impuissance, ceux-là ont été épargnés par Allâh et ne sont donc pas concernés par la menace destinée à celui qui craint la tentation ou qui habite dans les pays de mécréants par alliance à ces derniers. Allâh عزّ وجلّ dit :

 

﴿وَمَن يَتَوَلَّهُم مِّنكُمْ فَإِنَّهُ مِنْهُمْ [المائدة: .[51

 

Sens du verset :

Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs.﴿ [s. Al-Mâ’ida (la Table Servie) : v. 51]

Et dans Sa parole :

﴿إِنَّ الَّذِينَ تَوَفَّاهُمُ الْمَلاَئِكَةُ ظَالِمِي أَنْفُسِهِمْ قَالُوا فِيمَ كُنْتُمْ قَالُوا كُنَّا مُسْتَضْعَفِينَ فِي الأَرْضِ قَالُوا أَلَمْ تَكُنْ أَرْضُ اللهِ وَاسِعَةً فَتُهَاجِرُوا فِيهَا فَأُولَئِكَ مَأْوَاهُمْ جَهَنَّمُ وَسَاءَتْ مَصِيرًا. إِلاَّ الْمُسْتَضْعَفِينَ مِنَ الرِّجَالِ وَالنِّسَاءِ وَالْوِلْدَانِ لاَ يَسْتَطِيعُونَ حِيلَةً وَلاَ يَهْتَدُونَ سَبِيلاً. فَأُولَئِكَ عَسَى اللهُ أَنْ يَعْفُوَ عَنْهُمْ وَكَانَ اللهُ عَفُوًّا غَفُورًا [النساء : .[99-97

 

Sens du verset :

Ceux qui ont fait du tort à eux mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant : “Où en étiez-vous [à propos de votre religion] ?” “Nous étions impuissants sur terre”, dirent-ils. Alors les Anges diront : “La terre d'Allâh n'était-elle pas assez vaste pour vous permettre d'émigrer ?” Voilà bien ceux dont le refuge et l'Enfer. Et quelle mauvaise destination ! À l'exception des impuissants : hommes, femmes et enfants, incapables de se débrouiller et qui ne trouvent aucune voie. À ceux-là, il se peut qu'Allâh donne le pardon. Allâh est Clément et Pardonneur.) [s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 97-99]

 

Le savoir parfait appartient à Allâh سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

Alger, le 27 d’Al-Mouharram 1432 H,

correspondant au 22 décembre 2011 G.