De l’acceptation de l’argent d’un commerçant qui s’est mélangé à l’illicite | Le site officiel du Cheikh Mohamed Ali FERKOUS
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Vendredi 10 Chawwâl 1445 H - 19 avril 2024 G

Fatwa n° 452

Catégorie : Fatwas relatives aux transactions financières – Les dons

De l’acceptation de l’argent d’un commerçant qui s’est mélangé à l’illicite

Question :

Un commerçant a entrepris de subvenir aux besoins de la bibliothèque de la mosquée. Les personnes qui s’occupent de cette bibliothèque sont importunés par l’acceptation de son aide, car son commerce est mélangé entre le licite et l’illicite. Quel est le jugement d’accepter son aide ?

 

Réponse :

Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé comme miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

Il est permis de traiter avec une personne qui a de l’argent mélangé par le licite et l’illicite, si le premier est prédominant ; car« La chose prédominante prend le statut de la totalité », et « La pluralité de la chose prend le statut de sa totalité » tel qu’il est attesté par les règles générales ; ce jugement est indiqué par la Parole d’Allâh عزّ وجلّ :

﴿يَسْأَلُونَكَ عَنِ الْخَمْرِ وَالْمَيْسِرِ قُلْ فِيهِمَا إِثْمٌ كَبِيرٌ وَمَنَافِعُ لِلنَّاسِ وَإِثْمُهُمَا أَكْبَرُ مِن نَّفْعِهِمَا [البقرة: 219]

Sens du verset :

Ils t’interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis : “Dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, le péché est plus grand que l'utilité”﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 219] La cause de l’interdiction réside dans le fait que le péché est plus grand que l’utilité, ce qui signifie que : si l’interdiction l’emporte sur la permission, le jugement revient à l’interdiction ; et si, au contraire, la permission l’emporte sur l’interdiction, le jugement revient à la permission ; cela est l’avis adopté par l’école hanafite, par l’imam Mâlik, par Ibn Al-Qâşim, par l’école hanbalite et jugé comme prépondérant par Ibn Taymiyya qui a dit : « Beaucoup de gens pensent que les dirhams illicites mélangés au dirhams licites rendent le tout illicite. Cela est une erreur. Certains savants ont renoncé par chasteté si cet argent licite est en faible quantité ; s’il est néanmoins abondant, je ne connais pas qu’il y ait une divergence entre les savants à son propos. »(1)

Le savoir parfait appartient à Allâh, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.

 

Alger, le 8 de Djoumâdâ Al-Oûlâ 1427 H,
correspondant au 4 juin  2006 G.

 


(1) Madjmoû‘ Al-Fatâwâ d’Ibn Taymiyya (29/321).