Des normes religieuses qui déterminent les noms détestés ou prohibés | Le site officiel du Cheikh Mohamed Ali FERKOUS
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Jeudi 9 Chawwâl 1445 H - 18 avril 2024 G



Fatwa n° 813

Catégorie : Fatwas Diverses - Des propos soumis au jugement de la Charia

Des normes religieuses
qui déterminent les noms
détestés ou prohibés

Question :

Quelle est la norme religieuse qui nous permettra de connaître les noms interdits ou détestés ? Pourriez-vous nous citer quelques noms interdits que les gens, à notre époque, utilisent encore ?

Réponse :

Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh عزّ وجلّ a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

On peut définir ces noms détestés en disant : « [C’est] toute dénomination comprenant un sens blâmable, vilain ou un nom comportant en lui-même un éloge ou un nom dont la négation signifie pessimisme, ou bien un nom qui a le sens d’insulte, ou alors un nom réservé exclusivement à Allâh, et tout nom comportant le sens de servitude vouée à autre qu’Allâh.»

Exemples de noms vilains : Chaytân (diable), Chihâb (météore), Dhâlim (oppresseur), Himâr (âne), Kalb (chien) ou Koulayb (chiot). Parmi ceux-là, et d’après ce qu’a rap­porté Mouslim, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a changé le nom de ‘Âsiya (insoumise), et il lui a dit : « Ton nom [maintenant] est : Djamîla [belle].»(1)

Exemples de noms blâmables : Nâhid (la femme aux seins volumineux)(2) ; Ghâda (la femme à la douceur et à la tendresse frappantes)(3).

Exemples de noms comportant un éloge : ‘Izz Ad-Dîn (gloire de la religion), Badr Ad-Dîn (lune de la religion), Mohyî Ad-Dîn (personne revivifiant la religion), Nâsir Ad-Dîn (secoureur de la religion), Islâm, Îmân (foi), Taqwâ (crainte d’Allâh ou piété). On a cité dans les deux Sahîh « qu’il a [le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم] changé le nom de Barra [pieuse] par Zaynab.»(4) ; Et il s’agissait de Zaynab bint Djahche.

Exemples de noms dont la négation signifie pes­simisme : Nadjîh (celui qui réussit toujours), Baraka (bénédiction), Aflah, Yaşâr (facilité, aisance), ou Rabâh (celui qui gagne toujours), conformément au hadith « Ne prénomme pas ton fils ni Rabâh, ni Yaşâr, ni Aflah, ni Nâfi‘.»(5)

Il est, également, interdit de nommer la personne par ce qu’elle déteste, même si elle porte, elle-même, le défaut tel qu’Al-A‘war (borgne), Al-Abras (lépreux), Al-A‘mache (qui a les yeux chassieux), Al-Adjrab (galeux) ; alors qu’il est permis de le citer avec l’intention de le décrire pour celui qui ne le connaît que par cela.

Il est, strictement, interdit de nommer par tout ce qui est spécifique à Allâh : tel que Al-Qouddoûs (le Saint), Ar-Rahmân (le Clément), Al-Mouhaymine (le Prédominant), Al-Khâliq (le Créateur) ; ajouté à ceux-là le nom de Châhân Châh (le roi des rois) et Qâdî Al-Qoudât (le juge des juges). Aboû Hourayra رضي الله عنه a rapporté que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : « L’homme contre qui Allâh sera le plus en colère au Jour de la Résurrection, le plus mauvais et celui qui lui causera le plus de colère est un homme qui s’appelle le roi des rois ; il n’est de Roi [véridique] qu’Allâh ! »(6), An-Nawawî ـ رحمه الله ـ a dit dans Charh Mouslim : « Sache que le fait de se prénom­mer par ce nom est interdit, comme le fait de se prénommer par les noms particuliers d’Allâh le Très-Haut : Ar-Rahmân [le Clément], Al-Qouddoûs [le Saint], Al-Mouhaymine [le Prédominant] et Créateur des êtres, et autres.»(7) Ajouté à cela, les noms de Châhân Châh et Qâdî Al-Qoudât.

Exemples de noms qui ont le sens de serviteur d’autre qu’Allâh : ‘Abd Al-Zouhayr (serviteur de Zouhayr), ‘Abd Al-‘Ouzzâ (serviteur d’une statue nommée Al-‘Ouzzâ), ‘Abd An-Nabiye (serviteur du Prophèteصلَّى الله عليه وسلَّم), ‘Abd Al-Ka‘ba (ser­viteur de La Ka‘ba), ‘Abd Ar-Rasoûl (serviteur du Messagerصلَّى الله عليه وسلَّم).

Il n’est pas permis, également, de se nommer : Sayyid An-Nâs (maître des gens), Sayyid Al-‘Arab (maître des Arabes), Sayyid Al-‘Oulamâ’ (maître des savants), Sayyid Al-Qoudât (maître des juges), parce que cela comportera éloge et mensonge.

Cependant, il faut attirer l’attention, ici, que nous nous adressons aux parents qui dénomment leurs enfants par ces noms qui portent tous ces sens d’éloge et autres. S’il s’agit d’un simple nom propre qui ne comporte et ne si­gnifie pas l’éloge, il n’y a pas de mal à se nommer ainsi, tels que les noms de Tayyib (bon), Sâlih (probe), ‘Alî et autres noms qui comportent de bons qualificatifs que l’optimiste veut voir se concrétiser en celui qui en est ainsi dénommé.

Le savoir parfait appartient à Allâh سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

Alger, le 20 de Rabi‘ Al-Awwal 1428 H
correspondant au 8 mars 2007 G.

 



(1) Rapporté par : Mouslim (2139), Aboû Dâwoûd (4952), At-Tirmidhî (2838) et par Al-Boukhârî dans Al-Adab Al-Moufrad (820), d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما.

(2) Cf. : Al-Mou‘djam Al-Waşît (2/957).

(3) Ibid (2/667), Cf. : Fath Al-Bârî d’Ibn Hadjar (10/576).

(4) Rapporté par Al-Boukhârî (6192) et par Mouslim (2141), d’après Aboû Hourayra رضي الله عنه.

(5) Rapporté par : Mouslim (2136), Aboû Dâwoûd (4958), At-Tirmidhî (2836) et Ahmad (20078), d’après Samoura ibn Djoundoub رضي الله عنه.

(6) Rapporté par : Al-Boukhârî (6205), Mouslim (2143), Aboû Dâwoûd (4961) et At-Tirmidhî (2837), d’après Aboû Hourayra رضي الله عنه.

(7) Charh Mouslim d’An-Nawawî (14/122).