Fatwa n° 388

Catégorie : Fatwas relatives à la Zakât

Le jugement de la zakât des marchandises destinées au commerce, la manière d’en s’acquitter et l’authenticité de la mettre dans la caisse de la zakât

Question :

Y a-t-il dans les marchandises destinées au commerce une zakât à donner ? Et quelle est la manière de l’acquitter ? Et est-il permis de donner leur zakât  à la caisse de la zakât ?

Réponse :

La Louange est à Allâh, Le Seigneur des mondes. Et que la prière et le salut soient sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour l’univers, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution. Cela dit :

Sache que l’ensemble des gens de science adopte l’obligation de s’acquitter de la zakât relative aux marchandises destinées au commerce conformément à Sa Parole سبحانه وتعالى :

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا أَنفِقُوا مِن طَيِّبَاتِ مَا كَسَبْتُمْ وَمِمَّا أَخْرَجْنَا لَكُمْ مِنَ الأَرْضِ [البقرة: 267]

Sens du verset :

Ô les croyants ! Dépensez des meilleures choses que vous avez gagnées et des récoltes que nous avons fait sortir de la terre pour vous. ﴿[s. Al-Baqara (la Vache) : v. 267]. Et il est authentiquement rapporté d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما qu’il s’acquittait de la zakât [des marchandises] qu’il préparait à la vente(1). Les arguments de l’ensemble des savants sont nombreux et inspirent la tranquillité spirituelle, et il est obligatoire au possesseur d’un commerce de délimiter tous ses objets commerciaux afin de savoir leur valeur, de même que les biens qu’il possède et ceux qu’il a donnés en dette, il les rassemble tous et s’en acquittera du quart d’un dixième. Le prix considérable est celui qui est effectif au moment de la zakât, car c’en est plus rentable pour le pauvre. Les entrées et sorties des marchandises ne sont pas importantes quand le montant des biens [rendant la zakât obligatoire] est établi et complet, mais il (le commerçant) doit considérer le dernier mois de l’année lunaire, et sortira de ses biens ce qu’il lui est religieusement obligatoire soit le quart d’un dixième. Et puisque s’acquitter lui-même de la zakât à ceux qui la méritent et qui sont mentionnés dans le verset(2) est une chose certaine, contrairement à la caisse de la zakât qui est un acquittement incertain(3) alors « Ce qui est certain ne doit pas être laissé pour ce qui est incertain », tel qu’il est établi dans les règles.

Cela étant dit, la science parfaite est auprès d’Allâh تعالى. Et notre dernière invocation est : « Louange à Allâh, le Seigneur des mondes ». Et qu’Allâh prie sur notre Prophète Mouhammad, sur sa famille, ses compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution, et qu’Il les salue.

 

Alger, le 2 Mouharram 1427 H.

Correspondant au : 1 février 2006 G.

 


(1) D’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما : « Il n’y a pas de zakât dans les [objets] que l’on expose, excepté ceux destinés au commerce », rapporté par Ibn Zandjawîh dans Al-Amwâl (3/942), et Al-Bayhaqi (7605), d’après la voie de ‘Abd Allâh Al-‘Oumari, d’après Nâfi‘, d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنه, et authentifié par Ibn Hazm dans Al-Mouhallâ (5/234), An-Nawawî dans Al-Madjmoû‘ (6/48) et Ibn Hadjar dans Ad-Dirâya fî Takhrîdj Ahadîth Al-Hidâya (1/261). Et d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما : «Tout bien parmi les esclaves ou les bêtes ou les vêtements réservés au commerce est soumis annuellement à la zakât ». Rapporté par ‘Abd Ar-Razzâq dans Al-Mousannaf (7103), et Ibn Zendjawîh dans Al-Amwâl (3/942), d’après la voie de Moûşâ Ibn ‘Ouqba d’après Nâfi‘, d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما. Cf. : Sahha Min Âthâr As-Sahâba Fi-l-Fiqh, de Zakariyya ibn Ghoulâm Qâdir Al-Bakistânî (2/603).

(2) Le verset est sa Parole تعالى :

﴿إِنَّمَا الصَّدَقَاتُ لِلْفُقَرَاء وَالْمَسَاكِينِ وَالعَامِلِينَ عَلَيْهَا وَالْمُؤَلَّفَةِ قُلُوبُهُمْ وَفِي الرِّقَابِ وَالغَارِمِينَ وَفِي سَبِيلِ اللهِ وَابْنِ السَّبِيلِ فَرِيضَةً مِّنَ اللهِ وَاللهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ [التوبة: 60].

Sens du verset :

Les aumônes ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, ceux qui travaillent à son recouvrement, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’islam), les captifs [pour qu’ils se rachètent], ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allâh, et pour le voyageur (en détresse). C’est un Décret d’Allâh ! Et Allâh est Omniscient et Sage﴿[s. At-Tawba (le Repentir) : v. 60]

(3) Vois la fatwa, n° 468, intitulée : «Le jugement concernant le crédit sans intérêts accordé de l’argent de la zakat » sur le site officiel.

 

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