De l’obligation d’adhérer à une école de fiqh donnée | Le site officiel du Cheikh Mohamed Ali FERKOUS
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Mardi 7 Chawwâl 1445 H - 16 avril 2024 G

Article mensuel n° 38

De l’obligation d’adhérer
à une école de fiqh donnée

Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.Cela dit :

Il est répandu actuellement(1), dans le milieu des universitaires et des personnes cultivées en général, l’appel à adhérer à nouveau à l’une des écoles de fiqh, et particulièrement celle de l’imam Mâlik ـ رحمه الله ـ en recourant [seulement] à la jurisprudence de son école de fiqh, en étudiant notamment les abrégés et les explications qui leur ont été faites et en se tenant aux règles de déduction qu’il avait établies, reprenant ainsi l’ancien usage observé dans l’ensemble des contrées du Maghreb arabe, qui favorisait le recours à cette école de fiqh dans tous les domaines, et ce, avant que la loi positive ne soit parvenue à altérer la majorité des domaines vitaux, y compris le domaine juridique.

Cette forme pressante d’adhésion se focalise sur l’idée de considérer l’école de fiqh comme critère de validation des textes religieux, c’est-à-dire : si les textes de la Révélation, à savoir le Coran et la Sounna, sont conformes à l’école de fiqh, on les applique ; mais s’ils la contredisent, on les con­sidère comme abrogés ou on les interprète [autrement]. En fait, cela ressemble au principe statué par les Mou‘tazilites qui consiste à considérer la raison comme critère de vali­dation des textes religieux. Donc, selon les principes des suivistes et des partisans du fanatisme doctrinal : « La vérité se réduit à l’école de fiqh. »

Cependant, ce qu’il incombe de savoir dans ce contexte est qu’un jurisconsulte examinateur ou un savant compétent, parmi ceux qui détiennent la faculté d’analyse et de déduction, peuvent connaître les preuves en détail et sont en mesure de savoir les fondements et les méthodes de déduction, ne doit pas adhérer à une école de fiqh donnée si la vérité se trouve ailleurs ; car parmi les attributs des gens du savoir est qu’ils estiment que la vérité et la bonne voie se réduisent au fait de se conformer à la Révélation.

En conséquence, ils ne suivent jamais une opinion dépourvue de preuve et ne tiennent pas les personnes elles mêmes pour des autorités en ce qui concerne la demande de la fatwa. Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَيَرَى الَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ الَّذِي أُنْزِلَ إِلَيْكَ مِنْ رَبِّكَ هُوَ الْحَقَّ وَيَهْدِي إِلَى صِرَاطِ الْعَزِيزِ الْحَمِيدِ[سبأ: 6].

Sens du verset :

Et ceux à qui le savoir a été donné voient que ce qu’on t’a fait descendre de la part de ton Seigneur est la vérité qui guide au chemin du Tout-Puissant, du Digne de Louange﴿ [s. Saba’ : v. 6]

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Allâh ne fera pas disparaître la science en l’enlevant directement aux hommes, mais il la fera disparaître en faisant disparaître les savants, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un. Alors, les hommes prendront pour chefs des ignorants qui, interrogés, répondront sans la moindre science, s’égarant eux-mêmes ainsi et égarant les autres. »(2) La raison en est que l’objectif que le chercheur de la science doit viser est la vérité elle-même et pour elle-même. De plus, on ne reconnaît pas la vérité par les noms des gens, mais on les reconnaît par la vérité. Ainsi, il n’est pas permis au jurisconsulte ou au savant de renoncer à un hadith authentique et d’adopter la parole d’un quelconque imam(3), quels que soient sa position et son imamat en religion. Ach-Châfi‘î ـ رحمه الله ـ a dit : « Les gens sont unanimes pour dire que toute personne ayant appris une Sounna du Prophète d’Allâh ne doit pas y renoncer et adopter une parole d’une quelconque autre personne. »(4) Ibn Khouzayma ـ رحمه الله ـ a dit : « Il est interdit à un savant de contredire la Sounna après l’avoir connue. »(5)

Par ailleurs, un savant jurisconsulte, ou un chercheur de science compétent, peut adopter la preuve établie par l’école de fiqh dont il a étudié les fondements par rapport à une question donnée s’il ne lui est pas possible de connaître les preuves ayant trait à cette dernière. Cependant, il peut s’avérer, plus tard, que la preuve [avancée par autrui] contredit la parole de son école de fiqh. Il doit alors choisir celle qui est prépondérante et plus pertinente. Ceci est proportionné, en Idjtihâd (l’effort jurisprudentiel) et en con­formité au Coran et à la Sounna, aux efforts qu’il fournit.

Par ailleurs, il est connu que les paroles des imams sontréfutables, contrairement aux paroles du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, qui sont une pure Révélation. En outre, Allâh عزّ وجلّ a qualifié l’ap­plication de la Révélation de « suivi » (conformité), en disant :

﴿اتَّبِعُوا مَا أُنْزِلَ إِلَيْكُمْ مِنْ رَبِّكُمْ وَلاَ تَتَّبِعُوا مِنْ دُونِهِ أَوْلِيَاءَ قَلِيلاً مَا تَذَكَّرُونَ[الأعراف: 3].

Sens du verset :

Suivez ce qui vous a été descendu venant de votre Seigneur et ne suivez pas d’autres alliés que Lui.﴿ [s. Al-A‘râf : v. 3]

Il عزّ وجلّ dit aussi :

﴿اتَّبِعْ مَا أُوحِيَ إِلَيْكَ مِنْ رَبِّكَ[الأنعام: 106].

Sens du verset :

Suis ce qui t’est révélé de la part de ton Seigneur﴿ [s. Al-An‘âm (les Bestiaux) : v. 106]

Et Il عزّ وجلّ dit :

﴿وَهَذَا كِتَابٌ أَنْزَلْنَاهُ مُبَارَكٌ فَاتَّبِعُوهُ[الأنعام: 155].

Sens du verset :

Et voici un Livre [le Coran] béni que Nous avons fait descendre, suivez-le donc﴿ [s. Al-An‘âm (les Bestiaux) : v. 155]

Donc, nous devons suivre, accepter et mettre en pra­tique chaque jugement qui s’appuie sur une preuve du Coran, de la Sounna ou du consensus [des savants], à condition qu’il ne soit pas opposé par un autre texte du Coran, de la Sounna ou du consensus, car ces principes sont infaillibles. Ibn Taymiyya ـ رحمه الله ـ a dit : « Personne, parmi Ahl As-Sounna [les Gens de la Sounna], n’a dit que le con­sensus des quatre imams est une preuve irréfutable, ou la vérité s’y réduit, ou ce qui le contredit est vain. Cependant, si l’un de ceux qui ne suivent pas les [quatre] imams, tels que Soufyâne Ath-Thawrî, Al-Awza‘î, Al-Layth ibn Sa‘d et les jurisconsultes studieux qui les ont précédés, prononcent une parole allant à l’encontre de celle des quatre imams, leur divergence doit être alors renvoyée à Allâh et à Son Mes­sager. Le choix de l’avis prépondérant doit se faire en fonction des preuves s’appuyant sur des textes valables. »(6)

Si quelqu’un renonce à la Révélation et suit la parole d’un quelconque imam fait, certes, d’une chose fondamentale une chose secondaire, et vice versa. S’il insiste à délaisser la vérité et à suivre la parole d’un imam, cela sera considéré comme étant un fanatisme doctrinal et une stagnation intellectuelle, l’écartant de la voie d’Allâh et le rendant sujet à ses passions ; Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿أَفَرَأَيْتَ مَنِ اتَّخَذَ إِلَهَهُ هَوَاهُ وَأَضَلَّهُ اللهُ عَلَى عِلْمٍ وَخَتَمَ عَلَى سَمْعِهِ وَقَلْبِهِ وَجَعَلَ عَلَى بَصَرِهِ غِشَاوَةً فَمَنْ يَهْدِيهِ مِنْ بَعْدِ اللهِ أَفَلاَ تَذَكَّرُونَ[الجاثية: 23].

Sens du verset :

Vois-tu celui qui prend sa passion pour sa propre divinité ? Et Allâh l’égare sciemment(7) et scelle son ouïe et son cœur et étend un voile sur sa vue. Qui donc peut le guider après Allâh ? Ne vous rappelez-vous donc pas ?﴿ [s. Al-Djâthiya (l’Agenouillée) : v. 23]

Aussi, le commun des gens n’est point enjoint d’adhérer à l’une des écoles de fiqh des quatre imams ou autres, car en vérité, il n’est obligatoire que ce qu’Allâh et Son Messager ont prescrit. Ils n’ont joint [à personne] d’adhérer à une école de fiqh d’un quelconque homme de cette nation, en s’y conformant en ce qui concerne les affaires de sa religion. Exception faite pour un commun des hommes qui ne peut apprendre que suivant une école de fiqh donnée, pour qui il est permis, à titre de nécessité, de se conformer aux paroles d’un imam, et ce, afin de protéger sa foi, qui ne peut être prémunie, le cas échéant, que de cette façon, conformément au verset dans lequel Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿فَاتَّقُوا اللهَ مَا اسْتَطَعْتُمْ[التغابن: 16].

Sens du verset :

Craignez Allâh, donc autant que vous pouvez﴿ [s. At-Taghâboune (la Grande Perte) : v. 16], car : « Il n’y a pas de différence entre les gens de science pour dire que la nécessité s’impose dans des cas particuliers, requérant des jugements qui sont différents de ceux des situations d’aisance. Donc, tout musulman contraint par une réelle et véritable nécessité à faire une chose pourra la faire ».(8)

Mouhammad Al-Amîne Ach-Chanqîtî ـ رحمه الله ـ a dit : « Sur ce, on sait que celui qui est contraint réellement au suivisme aveugle, de manière à être complètement incapable de le dépasser, sans être pour autant négligent : comme s’il ne détient pas du tout la faculté lui permettant de comprendre [les questions religieuses], ou il la détient, mais il y a des empêchements majeurs qui le retiennent d’apprendre, ou il est en cours d’acquérir le savoir, mais graduellement, car il est incapable d’acquérir, simultanément, toutes les connais­sances nécessaires ou de trouver un enseignant compétent pour acquérir la science. Dans ces cas, il est excusé de recourir, par nécessité, au suivisme susmentionné, car il est inévitable. Cependant, celui qui peut apprendre, mais il est négligent et favorise les opinions des hommes par rapport à la Révélation, celui-là n’est point excusé. »(9)

Je dirais que cette permission, dans les cas de nécessité, est conditionnée par l’obligation de croire que l’obéissance absolue ne doit être vouée qu’à Allâh et à Son Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, et que son imam n’est obéi que dans la mesure où il est transmetteur de la religion d’Allâh et des commandements qu’Il a institués. Par conséquent, il ne lui est pas permis – religieusement – de penser que son imam ou les propos de ce dernier sont irréfutables, aimant ainsi celui qui le soutient et vouant de l’inimitié à celui qui s’y oppose. Car, il relève de l’ignorance et de l’égarement de penser que les paroles de son imam sont valables dans toutes les questions et jugements, et qu’il ne faut suivre que ses paroles et rejeter les avis des autres imams et jurisconsultes studieux qui les contrediraient.

Pour cela, il incombe de se garder de commettre certains interdits que certains adhérents aux écoles de fiqh avaient commis, tels que considérer l’imam suivi par rapport aux adhérents [de l’école de fiqh] comme le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم par rapport à sa nation. Ceci conduit au rejet de la vérité et du droit chemin qu’Allâh a agréés, à la renonciation au bien des textes de la Révélation, en étant fanatique de l’imam de l’école de fiqh et en adoptant une position figée vis-à-vis de ses paroles, même si on se rend compte de leur fausseté. Ainsi, on s’empresse d’adapter le Coran et la Sounna aux paroles et aux critères de leur imam et les soutenir avec des hadiths faibles et des opinions fausses.

Cette stagnation intellectuelle et ce fanatisme doctrinal étaient à l’origine de la divergence et des problèmes survenus entre les différentes écoles de fiqh. Le résultat est la renon­ciation à la communion des musulmans, la division de leur rang et leur domination par les ennemis.

Cela dit, il est connu que celui qui voue, de façon absolue, une obéissance à un imam quelconque, et se passe des textes du Coran et de la Sounna, en se conformant entièrement à ses propos, même s’ils contredisent la vérité, ressemblera certes à ceux qui ont pris leurs rabbins et leurs moines comme Seigneurs en dehors d’Allâh عزّ وجلّ. Ibn Taymiyya ـ رحمه الله ـ a dit : « Si on tolère ce genre de comportements, les injonctions d’Allâh et de Son Messagers seront piétinées, et tout chef religieux occupera au sein de ses partisans le rang du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم au sein de sa communauté. Et cela constitue une altération de la religion, et ressemble au rep­roche qu’Allâh a tenu à l’égard des chrétiens en disant :

﴿اتَّخَذُوا أَحْبَارَهُمْ وَرُهْبَانَهُمْ أَرْبَابًا مِنْ دُونِ اللهِ وَالْمَسِيحَ ابْنَ مَرْيَمَ وَمَا أُمِرُوا إِلاَّ لِيَعْبُدُوا إِلَهًا وَاحِدًا لاَ إِلَهَ إِلاَّ هُوَ سُبْحَانَهُ عَمَّا يُشْرِكُونَ[التوبة: 31].

Sens du verset :

Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d’Allâh, alors qu’on ne leur a commandé que d’adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui ! Gloire à Lui ! Il est au-dessus de ce qu’ils [Lui] associent.﴿ [s. At-Tawba (le Re­pentir) : v. 31] »(10)

En somme, reconnaître le mérite des imams n’implique pas que l’on doit accepter tout ce qu’ils disent ; car, nul ne peut, en s’appliquant en recherche et en déduction, échapper à l’erreur. En effet, l’erreur est humaine, et personne n’y est à l’abri, excepté les Prophètes qui étaient infaillibles en ce qui concerne la Révélation qu’ils reçurent du Seigneur. C’est pour cette raison que les jurisconsultes musulmans et ceux auxquels les gens recourent pour demander la fatwa, qui délimitent dûment les règles du licite et de l’illicite et ont la faculté de déduire les jugements, peuvent se tromper et avoir des omissions et des inattentions, à l’instar de tous les jurisconsultes studieux, qui sont récompensés, d’une part, de répondre juste et rétribués pour leur Idjtihâd, et, d’autre part, excusés en commettant des erreurs. Donc, ils ne sont pas parfaits, et nous ne pouvons adopter leurs paroles qui contredisent la vérité. Néanmoins, cela ne constitue en aucune manière une atteinte à leur personne ni à leur position. Nous ne devons pas rejeter toutes leurs paroles sous prétexte que certaines vont à l’encontre de la vérité. Nous ne devons pas les culpabiliser ou les diffamer. Par contre, nous devons nourrir de bonnes intentions à leur endroit, reconnaître leur mérite et leurs droits et admettre le statut supérieur auquel Allâh les a élevés, grâce au savoir qu’Il leur a accordé. Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿يَرْفَعِ اللهُ الَّذِينَ آمَنُوا مِنْكُمْ وَالَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ دَرَجَاتٍ وَاللهُ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرٌ [المجادلة: 11].

Sens du verset :

Allâh élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Allâh est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites﴿ [s. Al-Moudjâdala (la Discussion) : v. 11]

Nous devons aussi, eu égard au savoir et à la piété qu’ils détiennent, les estimer, les glorifier et les louer. Néan­moins, le Coran et la Sounna du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم demeurent les juges de leurs personnes et de leurs paroles.

Ibn Al-Qayyim ـ رحمه الله ـ a dit : « Nous ne devons pas accepter une parole qui contredit celle d’Allâh ou celle de Son Prophète. Il incombe [de connaître] deux choses, dont l’une est plus importante que l’autre :

Premièrement : Prodiguer conseil pour la cause d’Allâh, de Son Prophète, de Son Livre et de Sa religion, débarrasser cette dernière des paroles vaines, contredisant la bonne voie et les évidences qu’Allâh avait chargées Son Prophète de transmettre, qui [les paroles vaines] vont à l’encontre de la sagesse, du bienfait, de la miséricorde et de la justice et démontrer qu’elles ne font point partie de la religion, même si certains les ont considérées comme faisant partie de la religion par une quelconque interprétation.

Deuxièmement : Reconnaître le mérite des imams de l’Islam, leur valeur, leurs droits et leur position ; quoique leur mérite, leur savoir et les conseils qu’ils ont prodigués pour la cause d’Allâh n’impliquent pas que l’on admette toutesleurs paroles. De même, les erreurs qu’ils ont commises dans certains de leurs avis religieux, dus au fait que des hadiths leur ont été inconnus et, par conséquent, ont émis des paroles contredisant la vérité, n’impliquent pas que l’on rejette toutes leurs paroles, qu’on les sous-estime ou qu’on les diffame. Ces deux extrêmes sont injustes ; le juste milieu se trouve entre eux. Donc, nous ne devons ni les culpabiliser ni les juger infaillibles : nous ne devons pas opter pour la posi­tion que les Rafidites ont entretenue envers ‘Alî ou adopterleur position à l’endroit des deux cheikhs [Aboû Bakr et ‘Oumar]. Plutôt, nous devons adopter la même position que ces imams avaient déjà adoptée envers les Compagnons : ils ne les culpabilisaient pas et ne les jugeaient pas infaillibles, n’acceptaient pas toutes leurs paroles et ne les rejetaient pas non plus. Alors, pourquoi nous reprochent-ils notre position envers les quatre imams, alors que ceux-là adoptaient cette même position à l’endroit des quatre califes et de tous les Compagnons ? En effet, il n’y a pas de contradiction entre ces deux choses pour ceux qu’Allâh a rendus bien disposés à recevoir l’Islam. La contradiction se pose plutôt auprès de deux genres de personnes : une personne méconnaissant la valeur et le mérite des imams ou une personne ignorant la réalité de la Charia qu’Allâh a chargée Son Prophète de transmettre. Celui qui connaît la Charia et la réalité saura, sans l’ombre d’un doute, qu’un homme honorable, qui apporte une contribution majeure à l’Islam et occupe une position importante auprès des musulmans, est sujet à l’erreur ; mais il est excusé, voire récompensé pour son Idjtihâd. Par ailleurs, nous ne devons pas le suivre dans l’erreur ou sous-évaluer sa position et son imamat auprès des musulmans. »(11)

Notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au jour de la résurrection.

 

Alger, le 12 de Mouharram 1430 H,
correspondant au 8 janvier 2009 G.

 


(1)    C’est à propos d’un article qui a été écrit le 12 d’Al-Mouharram 1430 H, correspondant au 8 janvier 2009. (NDT).

(2)    Rapporté par : Al-Boukhârî (100) et Mouslim (2673), d’après ‘Abd Allâh ibn ‘Amr ibn Al-‘Âs رضي الله عنهما.

(3)    Le mot « imam » ici désigne, notamment, l’un des quatre maîtres des écoles jurisprudentielles musulmanes, à savoir l’imam Mâlik, Ach-Châfi‘î, Ahmad et Aboû Hanîfa. (NDT).

(4)    Cf. : Ar-Roûh (356-357) et I‘lâm Al-Mouwaqqi‘îne (2/282) d’Ibn Al-Qayyim.

(5)    Cf. : Fath Al-Bârî d’Ibn Hadjar (3/95).

(6)    Cf. : Minhâdj As-Sounna d’Ibn Taymiyya (3/412).

(7) Sciemment : autre sens : après que le message lui soit communiqué.

(8)    Cf. : Adwâ’ Al-Bayâne d’Ach-Chanqîtî (7/553).

(9)    Ibid. (7/554).

(10)   Cf. : Madjmou‘ Al-Fatâwâ d’Ibn Taymiyya (20/216).

(11)   Cf. : I‘lâm Al-Mouwaqqi‘îne (3/282-283) d’Ibn Al-Qayyim.