Fatwa n° 607

Catégorie : Fatwas relatives aux transactions financières

S’associer avec une personne
qui a contracté un prêt usuraire

Question

J’ai contracté un crédit bancaire pour acheter un équipement en vue d’établir un partenariat avec une autre personne qui possède une voiture et un local. Ce partenariat pose problème à cette personne. Il faut savoir que le remboursement de la dette m’incombe personnellement. Quel est le jugement religieux relatif à ce partenariat ? Qu’Allâh vous récompense abondamment.

Réponse :

Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé comme miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

Si cet homme sait qu’il est interdit de contracter un crédit bancaire, sans qu’il soit nécessairement(1) obligé à le faire, l’acte de prêt devient caduc et il est illicite de s’associer avec lui dans ses biens. Car l’usure du crédit formulée par la règle qui consiste à dire : accorde-moi plus de délais, je te rajoute, appliquée par les banques, est unanimement interdite. S’il n’est pas permis d’agréer les actes illicites, il est à plus forte raison interdit de s’entraider à les réaliser, vu le verset dans lequel Allâh – Élevé soit-Il – a dit :

﴿وَتَعَاوَنُوا عَلَى البِرِّ وَالتَّقْوَى وَلاَ تَعَاوَنُوا عَلَى الإِثْمِ وَالعُدْوَانِ[المائدة: 2]

Sens du verset :

Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. ﴿[s. Al-Mâ’ida (la Table Servie) : v.2]

Il faut aussi savoir qu’être l’associé de quelqu’un oblige à l’accompagner, à le fréquenter ; alors qu’il est religieusement interdit d’accompagner les mauvaises personnes qui commettent des péchés et des actes de désobéissance, et oblige à ne pas avoir des transactions avec eux, vu le hadith : « L’émigré est celui qui délaisse les péchés. »(2) Le Prophète صلَّى اللهُ عليه وآلِه وسلَّم a enjoint d’avoir une meilleure compagnie parmi les gens pieux et adeptes de la foi ; il a d’ailleurs dit : « N’accompagne qu’un croyant, et ne doit manger de ta nourriture qu’une personne pieuse. »(3)

Le savoir parfait appartient à Allâh, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.

 

Alger, le 24 de Chawwal 1427 H,
correspondant au 16 novembre 2006 G.

 


(1)   Voir les normes qui régissent la nécessité religieuse sur le Site, dans la fatwa n° 634 intitulée : « Les normes qui régissent la règle : La nécessité autorise ce qui est interdit. »

(2)   Rapporté par Ibn Hibbân (196), d’après ‘Abd Allâh ibn ‘Amrou رضي الله عنهما; jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans sa recension du livre Al-‘Îmân d’Ibn Taymiyya (3).

(3)  Rapporté par : Aboû Dâwoûd (4832) et At-Tirmidhî (2395),  d’après  Abî Sa‘îd Al-Khoudrî رضي الله عنه ; jugé haşane (bon) par Al-Baghawî dans Charh As-Sounna (6/468) et par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (7341).

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